
« Ornement et crime » est l'ouvrage majeur de l'architecte viennois Adolf Loos, et l'une des sources de la conception de l'architecture dépouillée. Ce manifeste semble s'opposer à l'éclectisme caractéristique de l'art du Second Empire, de la IIIe République et à l'Art nouveau. Il promeut la simplicité, la géométrie et la cohérence structurelle : la forme doit exprimer la fonction du bâtiment, sans ornements superflus. L'ornement est considéré comme un crime économique de par son prix et son inutilité supposée. Cependant, la position de Loos est décrite au XXIe siècle comme plus nuancée : s'il était bien question de refuser les excès ornementaux, la décoration n'était pas rejetée en tant que telle ; au contraire, Loos recherchait « la décoration la plus appropriée à l’homme civilisé » et défendait l'idée d'une pureté formelle caractéristique du « nouvel homme de gout ». Des architectes comme Loos et Le Corbusier étaient profondément hostiles à la notion conventionnelle de foyer, qu'ils associaient à « l'hystérisme sentimental et au conservatisme poussiéreux ».
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